Il n’est pas rare que les chiens souffrent d’une infection des voies urinaires (IVU). C’est pourquoi il importe de connaître les symptômes pour traiter l’infection de manière appropriée.
En quoi consiste une IVU?
Le tractus urinaire se compose de quelques éléments : les reins produisent l’urine qui se déplace dans de petits tubes appelés urètres vers la vessie où elle est entreposée. Chez le chat ou le chien en santé, aucune bactérie ne se trouve dans les composants du tractus urinaire. Une infection des voies urinaires (généralement appelée IVU) est une infection d’une partie du tractus urinaire : soit les reins ou la vessie (cystite). Dans la plupart des cas, cette infection est causée par des bactéries; d’autres agents infectieux (levure, etc.) sont rarement en cause.
Quelle est l’origine de ces infections et sont-elles contagieuses?
Les IVU se manifestent pratiquement toujours lorsque des bactéries se trouvant normalement dans les organes génitaux externes ou sur les poils de cette région accèdent à la vessie et se multiplient dans l’urine. Si l’infection est plus grave, les bactéries peuvent ensuite se déplacer jusqu’aux reins et y provoquer une infection. Les infections des voies urinaires ne sont pas contagieuses pour les autres animaux ni pour les humains.
Quels sont les signes cliniques d’une IVU?
Lorsque l’infection touche uniquement la vessie, les signes susceptibles de se manifester comprennent : de courtes mictions fréquentes, une urine nauséabonde, l’effort à la miction et du sang dans l’urine. Si seule la vessie est infectée, rares seront les signes d’infection ailleurs sur le corps de l’animal. Cependant, si les reins sont infectés, l’animal peut présenter une fièvre, une perte d’appétit, une soif et une miction accrues, voire des vomissements.
Que devrais-je faire si mon animal de compagnie montre des signes d’IVU?
Si votre animal montre l’un ou l’autre de ces signes, vous devriez communiquer avec votre vétérinaire sans tarder. Lors de votre consultation, le vétérinaire examinera votre chat ou votre chien et effectuera certains examens pour confirmer la présence d’une infection.
L’analyse de l’urine est le premier examen à réaliser. Un échantillon d’urine est prélevé pour mesurer certaines valeurs dans l’urine et l’examiner au microscope. Idéalement, cet échantillon est prélevé soit par cystocentèse (l’urine est prélevée un peu comme on prélèverait du sang, à l’aide d’une aiguille insérée dans la vessie à travers l’abdomen) ou par cathétérisme stérile (un cathéter est inséré vers la vessie par l’urètre). Ces techniques sont employées pour éviter la contamination de l’échantillon par les bactéries normalement présentes dans les organes génitaux externes ou sur les poils de cette région. S’il s’avère impossible de recueillir de l’urine par ces méthodes, on peut obtenir un échantillon en prélevant de l’urine à mi-jet durant la miction naturelle de l’animal (en recueillant un échantillon dans un contenant au milieu de la miction). Les échantillons recueillis sur le sol ou la table d’examen sont à éviter, car ils sont presque toujours contaminés par les bactéries environnementales. La présence d’une infection est confirmée par la détection de bactéries et de globules blancs dans l’urine.
La seconde étape du diagnostic d’une infection des voies urinaires consiste à effectuer une culture d’urine et une analyse de sensibilité. Pour réaliser cette analyse, on envoie un petit échantillon d’urine au laboratoire où il sera déposé sur un milieu de culture spécial pour laisser les bactéries croître. Si des bactéries sont présentes et se multiplient, des tests seront ensuite réalisés pour déterminer leur type. Puis, on testera différents antibiotiques sur ces bactéries pour déterminer lesquels pourront les éliminer. Grâce à cette analyse de sensibilité, les vétérinaires peuvent choisir l’antibiotique qui convient le mieux pour traiter l’infection.
Si votre animal montre des signes généraux de maladie (fièvre, perte d’appétit, etc.), il est possible que votre vétérinaire désire réaliser quelques analyses sanguines.
Comment une IVU est-elle traitée?
On parvient à traiter facilement la plupart des cas d’IVU au moyen d’un court traitement antibiotique (idéalement déterminé selon les résultats de l’analyse de sensibilité). Souvent, les signes cliniques de votre animal de compagnie se résorberont rapidement. Cependant, il est toujours important de suivre le traitement antibiotique jusqu’au bout pour éviter les infections récurrentes.
Si votre animal est très malade, l’hospitalisation accompagnée d’un traitement par des antibiotiques intraveineux et une fluidothérapie pourrait s’avérer nécessaire.
Les complications liées aux IVU
Lorsqu’un patient présente des infections récurrentes, le vétérinaire peut rechercher les causes qui le prédisposent aux infections. Ces causes peuvent notamment comprendre : les infections rénales, les calculs vésicaux et rénaux, les malformations de la vessie ou du vagin, les infections de la prostate, les tumeurs à la vessie ou d’autres maladies comme le diabète ou l’insuffisance rénale. À ce stade, votre vétérinaire pourrait même vous recommander de consulter un spécialiste pour effectuer des examens supplémentaires (échographie abdominale, chirurgie pour corriger des anomalies ou retirer des calculs, etc.) pour votre animal.
Article écrit par Dre Lara Rose, médecin vétérinaire au Centre Vétérinaire Rive-Sud.
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